Compte rendu Balade Celtique 2016 - Episode 3

En direct de l'Espagne et pendant la sieste voici l'épisode 3

Dimanche 5 juin : Soleil

La balade en barque des bateliers de La Malène est annulée à cause de la montée des eaux due à l'orage, mais le soleil est au rendez-vous. Pour les plus courageux, une petite marche afin d'ouvrir l'appétit, et nous en aurons bien besoin avant les ripailles celtiques. Pour moi qui suis frileuse, c'est l'heure de la douche. Les sanitaires sont frisquets mais l'eau des douches bien chaude. Je m'enferme dans une cabine, laisse tomber le peignoir et me jette précipitamment sous l'eau bouillante. Je m'aperçois alors que j'ai oublié de retirer mes sous-vêtements…..

Mais les choses sérieuses vont commencer. Chacun se pare de ses plus beaux atours avant de rejoindre le groupe au son de la corne de Bertrand dont on découvre la chevelure impressionnante ainsi que l'épaisse moustache poussée pendant la nuit. Sylvain a dû prendre les mêmes onguents car sa lèvre supérieur s'orne de magnifiques bacantes noires. Quand à Jean-Claude, sa longue moustache est plutôt filasse. On me disait, quand j'étais petite, que la crotte de poule faisait pousser la barbe mais je ne pensais pas que ça marchait aussi bien….. Les costumes sont magnifiques.

Tout le monde a rivalisé d'imagination et d'ingéniosité. Michel Cabanel a un petit problème avec les chiens du camp. En effet, il a des peaux de bête aux poignets et des bandes molletières en peau, décorées d'os. Nos amis à quatre pattes ne le lâchent pas d'une semelle et essaye de lui piquer ses trophées!

Au menu : apéritif conséquent (c'est le moins qu'on puisse dire…), charcuteries, suivies d'une pouteille, plat typiquement lozérien peu calorique : pieds de porc, bœuf, saindoux, pomme de terre, bouquet garni, oignons, vin rouge et marc. Vient ensuite la ronde des fromages et un dessert pour gourmand, la coupédade lozérienne : œufs, lait, pain rassis, vanille, pruneaux et raisins secs, le tout accompagné d'une crème anglaise histoire de graisser les tuyaux.

. Louise est enfin arrivée et rejoint l'équipe rouge. Quelques jours plus tôt, notre hollandaise a créé une belle frayeur à Michel Curtiaud. Elle lui téléphone en lui demandant la route pour aller de Mende à Castelbouc. Michel lui explique et l'attend. Les heures passent, point de Louise ! L'inquiétude commence à le gagner. Il arrive enfin à la joindre au téléphone et comprend qu'elle est encore chez elle à faire la fête avec ses voisins…..

Malgré tout, les épreuves commencent l'après-midi. Tout d'abord le lancer de fléchette. Attention les photographes ! Mettez-vous aux abris. Pour le deuxième jeu, chaque participant doit estimer le poids du trophée à l'œil nu. Le trophée en question, tout droit sorti de l'atelier de Michel Cabanel, est un support avec menhir et dolmen en pierre. Tout le monde participe de bon cœur. Soirée calme. Certains se passeront même de repas et l'on se demande pourquoi !

Lundi 6 juin : soleil

Tout le monde a passé une bonne nuit, a bien digéré, aussi à 10h30 nous pouvons faire face à la suite des épreuves. Et c'est avec énormément de plaisir que nous ressortons nos costumes. Les tests se succèdent : paniers de basket où Laurence et d’autres font des étincelles, le lancer de pierre avec des poids différents pour les hommes et pour les femmes. Là encore, il y en a qui ne connaissent pas leur force. La caravane de Michel a failli y passer. Puis vient le lancer d'anneau autour d’une bouteille. Nous avons nos huissiers de justice en la personne de Martine et de Monique qui notent scrupuleusement les scores. Tout était magistralement prévu. A midi, les organisateurs allument un feu de joie dans un immense barbecue à cheminée, afin de faire rôtir les truites pêchées quelques jours plus tôt. Nous prenons le repas tous ensemble.

L'après-midi a lieu le dernier jeu. Michel Cabanel a fabriqué une machine diabolique : Une planche, un tuyau coudé, un marteau plat et un filet. Notre chef celte laisse tomber une noix dans le tube et nous devons être assez vifs pour l’écraser au passage. C’est incroyable comme on peut se prendre au jeu…. A refaire ! Un des huissiers interrompt les épreuves ….. Martine a son stylo à sec et refuse de noter les scores en rouge.

Le soir, table au carré afin de déguster les gaufres de Gilles avec ses merveilleuses confitures maison : noix de coco-chocolat-Cognac, mais aussi cassis j'en passe et des meilleures.

Quant à Sylvain et Paule, ils ont régalé nos gosiers d'une excellente Clairette de Die. Merci à eux tous !

mardi 7 juin :

Je passe le stylo à Brigitte pour la matinée. Ça c'est de la complémentarité ! : « Arrêt au cirque des Baumes à l'ancien village des potiers. Celui-ci date du 17è siècle et est semi-troglodytique. Le long du Tarn et de la Jonte, il y avait plus de mille potiers, ce qui explique la déforestation du Causse Noir pour l'alimentation des fours. La poterie du Tarn est un art qui date de la période Gallo-Romaine. Elle était très réputée au point de générer des faussaires. Nous partons ensuite pour un arrêt au "Pas de Soucy". Le belvédère se mérite après une belle volée de marches. C'est le premier barrage naturel du Tarn. Selon la légende, Enimie avait pactisé avec le Diable. Or un jour, une violente dispute éclate entre eux et Enimie tape très fort du pied, les rochers s'effondrent dans la rivière sur le Diable qui s'échappe par un trou entre les rochers et remonte sur l'autre versant et disparaît à jamais. »

Pendant le pique-nique, Michel Cabanel s'est fait un bon copain de Gaby le Franc-Comtois, grand celte fromager devant l'éternel et voici comment notre crin-blanc lui témoigne sa reconnaissance : " J'ai dit à Gaby que ce qu'il m'avait dit, c'était enregistré dans ma tête comme un pet au fond de mon slip !"

Jeanpi et moi retrouvons tout le monde à la Maison des Vautours, lieu de réintroduction depuis de nombreuses années. La visite alterne musée, salle vidéo avec caméras mobiles sur les nids et enfin terrasse d’observation qui surplombe les gorges de la Jonte d’où l’on peut observer les différents vautours planer au-dessus de nos têtes. Les gens du coin les appellent les boultous. C’est un régal de les apercevoir grâce aux longues vues fournies sur place. Nous pourrions rester des heures à contempler les vautours moines, les gypaètes barbus, le vautour fauve ou encore le percnoptère avec cette tête claire caractéristique, seul vautour migrateur transsaharien. Le vautour ne pond qu'un œuf par an et n'est adulte qu'à l'âge de 4 ans, d'où le besoin de les protéger. Chaque sorte de vautour a sa spécificité dans le nettoyage d'une carcasse et joue le rôle d'équarisseurs auprès des fermiers. Une petite maxime à retenir au passage : "Pour sauver un vautour, mangez un fromage de brebis."

Notre guide ornithologue a un joli sens de l’humour. Il nous conte une jolie fable que je vous rapporte : " Il était une fois, cela se passait il y a fort longtemps, fort longtemps à l'échelle humaine mais c'était hier à l'échelle de la nature, de la planète. Cela se passait dans la Grèce antique. Il y avait un poète que l'on appelait Eschyle. Un oracle avait prédit à cet homme qu'il allait mourir en recevant une maison sur la tête. De fait, il est mort en recevant une tortue sur la tête. Comment cela est-il possible ? Tout simplement les gypaètes barbus ont l'habitude de faire comme pour les os : ils prennent une tortue, ils l'élèvent à une certaine altitude en général entre 60 et 100 mètres, la laissent tomber sur des pierres. Ainsi l'os se brise et peut être avalé. L'histoire dit que le poète était chauve. Le gypaète barbu l'aurait confondu avec une pierre. Cela ne s'invente pas, Eschyle est mort la tête fracassée par une tortue. Et à propos d'oracle, j'espère que le troisième millénaire verra l'homme protéger la nature car c'est urgent. En attendant j'espère que l'oracle de cet fin d'après-midi vous trouve fort bien diverti, instruit, de mine réjouie, pas trop endormi, pas trop avachi, pas trop transi, de bon appétit, merci les amis !" Et je m'écrie : "Jeanpi, mets immédiatement ta casquette, je t'ai dit !" Notre guide termine sa prestation en nous jouant les amants de St Jean à l'accordéon. Il est tellement convaincant que Louise, de retour chez elle, a décidé de prendre des cours de piano à bretelle.

Sur le retour, nous nous arrêtons à St Pierre des Tripiers (mauvaise traduction du latin St Pierre des essarteurs) où nous attend une croix très pastorale en fer forgé, la petite église du 11è siècle et un orme de 400 ans qui nous écrase de sa majestueuse hauteur. Puis une dernière halte à St Chély du Tarn, petite merveille entre fleuve et falaise sur un large méandre de la rivière avec ses cascades qui lui font un diadème. Mais c'est surtout au fond d'une ruelle que se cache un petit trésor : la chapelle sous le rocher appelée la Baume de Cénaret. Nous y retrouvons des cairns, pierres entassées par des croyants ou non-croyants émus par les lieux.

De retour au campement d'autres trésors nous attendent, ceux que nos deux Michel ont cachés en pleine nuit sur les rives du Tarn à l'abri des cailloux ou des embarcations. Mais il faut d'abord répondre aux questions écrites. On nous retire nos "pompes" et je ne parle pas des chaussures. Pas moyen de tricher…. Il nous faut faire travailler notre mémoire et lorsque nous arrivons aux questions subsidiaires, il faut encore se montrer très perspicace. Après la page d'écriture, vient la chasse au trésor. La première équipe à avoir trouvé le sien est l'équipe des Machas vert, puis les Contadis rouges et enfin les jaunes, les Fiennes.

Et bientôt le dernier épisode de la balade Celtique n°4 sur votre chaîne préférée .